Jadis, un maître de forges nommé Jean-Joseph Jaumenne avait fait construire à Marche-les-Dames une résidence remarquable, du plus pur style néo-classique. Elle avait été érigée en 1803 en bordure du fleuve, par l’illustre architecte Antoine Payen dit le Jeune fils d’Antoine Payen le Vieux (1749-1798). Au fils Payen, Bruxelles doit de posséder le superbe ensemble de l’Hospice situé derrière l’église du Béguinage.
Le château Jaumenne était constitué d’un quadrilatère sur deux niveaux séparés nettement par deux bandeaux sous une bâtière presque plate. La façade principale était scandée de six travées (3 x 2) séparées au centre par une avancée semi-circulaire animée de bossages dans la partie basse et ouverte par trois hautes baies en plein cintre en bas et rectangulaires en haut. Le tout reposait sur un rez-de-chaussée domestique.
Jaumenne avait acquis le territoire pour ses forges installées en ces lieux depuis le XIIIe siècle. Elles appartinrent, bien avant Jaumenne, aux Comtes de Namur. Le 14 juillet 1834, Jaumenne céda cette demeure à Prosper, septième duc d’Arenberg, époux de Stéphanie Tascher de la Pagerie, nièce de l’Impératrice Joséphine. Jaumenne fut propriétaire jusqu’au 5 août 1824 de la Mine de Fer de Marche-les-Dames lorsqu’il vendit ses parts, quasi ruiné, aux Mines de Plomb de Vedrin, propriété à 50 pc des d’Arenberg depuis leur création le 18 septembre 1806. Les d’Arenberg exploitaient déjà des mines de calamines à Landenne et à Andenne depuis le XVIIe siècle, avec les comtes d’Oultremont. En 1843, une voie vicinale fut installée entre le castel et le fleuve, le long de la drève privée du duc qui débutait 2 km en amont, après le château de Beez.