Bonneville est une antique seigneurie qui incluait jadis les terres de « Sclayn, Sclaigneau et Sclermont » pour reprendre Saumery, en 1744.
Pour Cécile Douxchamps, la terre relevait du ban de Sclayn. Le plus ancien seigneur connu est Godefrin de Bonneville. En 1368 les sources citent Thibaut Smal de Broesbergh, issu d’une famille du duché de Limbourg. Ce Thibault qui était en 1371 à la bataille de Baeswiller, était marié à Agnès de Blehen. Les Smal, devenus aussi seigneurs de Neerepen, étaient cousins des Hun et des Hosden, avant 1500. Voilà qui mettait Bonneville en relation étroite avec le château de Montigny à Hanret (› vol. 1, p. 148), comme le révèlent les études de Henri de Radiguès en 1895. Les Smal posséderont Bonneville jusqu’à l’achat du fief en 1520 par Jacques de Senzeilles (› vol. 2, p. 158). En 1524, Antoinette de Senzeilles épousa Jean de Hosden. Leur fils Jacques et sa sœur Jeanne épouse de Guillaume de Juppleu relevèrent la terre. Par les Juppleu, Bonneville cousina derechef avec les sires de Seron (› vol. 1, p. 170) et de Montigny déjà cité. En 1560 le fief est repris par Jehenne de Juppleu, fille de Guillaume. Elle avait épousé Conrad d’Argenteau, sire de Ligny par sa mère Françoise de la Haye, dame du dit lieu, mais aussi de Keumiée et de Tongrinne. Tongrinne et Ligny partiellement était des fiefs dépendants de la seigneurie de Héverlée (› p. 92).
En 1617, la fille de ces derniers, Anne d’Argenteau, veuve de Lancelot d’Yve vendit Bonneville à Jacques Zualart (+ en 1654), mari de Jeanne de Chokier. Leur fils Tilman poursuivit sans la terminer la construction du château. En 1689, la terre est une dernière fois vendue au chevalier Jean-Hubert de Tignée (1650-1724), sire de Faulx et de Haltinne (› p. 158), mayeur de Liège en 1705. C’est lui qui termina l’édification du château actuel après des travaux entamés mais jamais terminés par les Zualart. Jean-Hubert était marié à Anne-Catherine d’Olne, fille du baron Guillaume, banquier bien connu dont le frère Lambert était seigneur de La Neuville-sous-Huy (› vol. 1, p. 208). Après 1724, le château est hérité par les trois enfants des précédents. On y compte Jérôme-Paul de Jaminet (1688-1771), juriste et gendre de Jean-Hubert de Tignée, marié à Elisabeth de Tignée. En 1738, Elisabeth et Jérôme-Paul seront les uniques propriétaires du bien. Ils avaient repris déjà le château de La Neuville en 1730 avec les frères Tignée. Par la suite, à travers les Reul, déjà vus à Vieljaren (› vol. 1, p. 214) puis les barons de Thiriart, le château fut assumé dès 1931 via un cousinage par Marie-Louise de Harlez de Deulin (1891-1961), ce qui crée un autre lien avec Deulin (› vol. 1, p. 230).