Entre de larges prairies et d’abondantes forêts, Fenffe se calfeutre à l’écart du monde
C'est dans ce château que mon arrière-grand-père WILLEM Julien époux de PERPETE Pauline , a travaillé comme garde Particulier ( Royal) sous les ordres du Roi Léopold II
Sur l’autoroute qui mène dans les Ardennes feuillues, il faut sortir à Houyet et plonger vers la Lesse. Là, il convient de prendre un tout petit chemin qui sent parfois la noisette et qui nous fit tourner la tête. Après être passé sous la E 411 et à l’étonnement de quelques vaches peu habituées à voir des automobiles, on entre dans un petit hameau charmant dont le centre est occupé par un chêne à la taille considérable.
Vieux comme Hérode, il annonce la couleur d’un fief où l’on cultive sans doute encore la maxime « Vieux bois, vieux vins, vieux amis et vieux livres ». À cet arbre imposant et aux branches un peu chauves s’ajoute une demeure véritablement de plaisance. D’aucuns parlent de château ou de ferme-château, toutefois Fenffe nous semble tenir du manoir. Mais qu’importe le flacon pourvu que l’on ait l’ivresse.
Ivresse et joie de vivre
Fenffe suggère tout de la joie de vivre. De grands arbres peuplent son parc. A l’automne, ils lancent leurs derniers reflets vineux passant d’un rouge profond aux allures de Romanée-Conti à un jaune moelleux proche du Sauternes.
Les étendues d’eau de ses étangs se font miroir et la maison, belle dans la simplicité de ses lignes rosées piquées du peu de bleu de ses pierres, se prend pour Narcisse. Peut-être un rocher se cache-t-il sous la futaie, immortalisant Écho, belle nymphe d’un vallon oublié? Qui sait? Fenffe, résidence des Princes de Liège devenus souverains, demeure toujours le havre de paix préféré d’Albert et Paola. La maison fut construite sans doute au XVIIe siècle en brique et pierre bleue. Elle appartint aux Fenffe puis aux Waha, puis à Charles de Potyers époux d’une baronne de Berlo.
En 1784, d’après le Patrimoine monumental (Éditions Mardaga), le castel fut vendu à un médecin de Rochefort, le sieur Théodore Delvaux. Comme le domaine touchait Ciergnon, Léopold II eut bien vite des yeux conquérants sur la propriété. En 1891, notre souverain en était maître et en 1903, ce bien entra avec les autres dans la Donation royale.