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Seraing , Vue aérienne du site de Val Saint Lambert ( M TOUSSAINT )
16/08/2008 18:16
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Cristallerie Val Saint Lambert
16/08/2008 18:11
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Cristalerie du Val Saint Lambert ( M TOUSSAINT )
16/08/2008 18:10
Dès le 10ème siècle, au temps du grand prince évêque de Liège, Notger, le domaine fait partie de la mense épiscopale et englobe une vaste forêt, des terrains, des carrières et des marais.
A l'abbaye de Cîteaux, une tablette fait mention des années de fondation de chaque monastère de l'ordre cistercien, L'abbaye du Val Saint Lambert est mentionnée à 1187.
Début 13e siècle, des disciples de Saint Bernard quittèrent l'Abbaye de Rosières pour venir s'installer aux confins de la commune de Seraing à un endroit appelé «champs des Maures», terrains offerts par le prince évêque Hugues de Pierrepont.
Bâtisseurs infatigables les moines assainissent le terrain, canalisent les ruisseaux, créent des étangs, assèchent les marais ... L’exploitation florissante des houillères par les cisterciens, ajoutée à des dons généreux, va leur permettre d’édifier rapidement une église et des bâtiments monastiques. Les bâtiments sont de style gothique dont les Cisterciens ont contribué à répandre l’usage. Ils s’ordonnent autour du cloître à ciel ouvert, entouré de galeries. L’église s’allonge sur un côté, son chevet est orienté à l’Est.
A partir de la moitié du 16ème, la prospérité revient. Les pèlerins se font de plus en plus nombreux.
En 1629, un bâtiment, nommé «la Maison des Etrangers» et destiné à l’accueil des hôtes de l’abbaye, est construit dans un style caractéristique de l’architecture mosane liégeoise. C’est au 18ème siècle, que la destruction partielle des bâtiments incite l’abbé de Harlez (1748 -1779) à entreprendre, à partir de 1751, la construction d’une nouvelle abbaye, le Château actuel, après avoir fait démolir l’église gothique et le cloître, hormis son aile orientale (l'abbaye actuelle).
L’abbaye est mise aux enchères le 10 juillet 1797. Trois mois à peine après l’évacuation du dernier abbé. C’est le citoyen Deneef qui en fait l’acquisition. Il détruit l’église abbatiale et transforme les bâtiments pour en faire une filature de lin qui n’aura pas de succès.
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Un peu plus tard, après la chute de l’Empire, la prestigieuse cristallerie de Vonêche, près de Beauraing, se retrouve en territoire hollandais et donc coupée du marché français. Aimé Gabriel d’Artigues qui la dirige rachète alors la cristallerie de Baccarat dans les Vosges. Deux de ses collaborateurs à Vonêche font dissidence, le chimiste Kemlin et le polytechnicien Lelièvre, qui créent leur propre cristallerie dans l’abbaye du Val Saint-Lambert.
L’endroit est idéal : la Meuse et la grand-route sont proches, les espaces sont grands, et on trouve aux alentours toutes les matières premières, énergétiques et une main-d’œuvre de qualité.
Au cours de près de 600 ans d’existence (1200 – 1800), le site du Val Saint-Lambert a connu des difficultés, des pillages et autres vicissitudes, deux incendies (1468 et 1517) mais aussi une prospérité qui est allée croissante à partir du milieu du 16ème siècle.
Dès Juin 1826, des fumées s’élèvent du plus vieux bâtiment de l’abbaye : le premier four de la cristallerie est activé. Le palais abbatial accueille les bureaux et les appartements des cadres et la salle d'exposition. L’aile orientale, dernier vestige du cloître gothique, est percée pour permettre le passage d’une voie ferrée interne, elle sert d'atelier. La cristallerie se développe rapidement et, à partir de 1835, autour de la cour du Val, une centaine de logements sont construits pour les travailleurs. A la fin du siècle, la cristallerie grandit toujours. La production s’est diversifiée. On ira jusqu’à produire plus de 160.000 pièces par jour avec près de 5000 ouvriers à l’aube du 20ème siècle. C’est une véritable petite ville qui se forme autour de l’usine, toujours animée.
En 1926, la cristallerie est à son apogée. Le crash boursier et la 2ème guerre mondiale mettent un frein à son expansion.
Un autre bâtiment est présent sur le site : la Maison "Deprez" qui abrite le restaurant La Manufacture, demeure occupée de 1863 à 1889 par le grand directeur Jules Deprez qui fut un des artisans de l'essor de la cristallerie.
Le château, nouveau palais abbatial du 18ème siècle, a remplacé le cloître gothique du 13ème siècle; il est aujourd’hui un magnifique outil touristique. Il aura souvent été remanié lors de ces deux derniers siècles et sera longtemps occupé par la Société des Cristalleries du Val Saint-Lambert (dès 1826) avant de devenir propriété de la Ville de Seraing dans les années 1980, c'est un véritable fleuron du patrimoine architectural sérésien.
Il a subi, le 14 mars 2006, un terrible incendie de l'ensemble de sa toiture classée. Il est actuellement en cours de restauration.
L’entièreté du site a été réaménagée selon les principes de la «Charte de Venise» c'est-à-dire la chartre internationale sur la conservation et la restauration des monuments et des sites.
Les travaux entrepris au château depuis 1997 auront engagé des fonds importants provenant de la Région Wallonne, de l’Union Européenne dans le cadre du FEDER, de la Commune de Seraing et de la Province de Liège. Ces fonds ont été dédiés à la restauration du bâtiment ainsi qu’à l’aménagement touristique.
Il faut se réjouir de ces démarches à la fois respectueuses du passé et soucieuses de notre avenir. Elles se réalisent de plus dans un site porteur d’une part importante de notre mémoire collective. Ce site doit continuer à vivre, à évoluer, à s’épanouir.
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Le Château de l' abbaye de Solière (Ben Ahin) ( M TOUSSAINT)
08/08/2008 14:04
Cette demeure est remarquable par ses qualités architecturales et ses proportions. Elle a été bâtie par Marie de Cassal (1648-1663) et Barbe de Cavenne (1727-1765). Ce qui reste de l’ensemble abbatial est encore considérable. On regrettera la disparition de l’église et de deux ailes du cloître qui formaient une seconde cour à côté de celle de la ferme, faisant de Solières le pendant du château-ferme de Warnant-Dreye. Les bâtiments, selon la tradition liégeoise, ont été construits en briques et pierre bleue. Le château, pour ne parler que de lui, est un très long édifice de treize travées posées sur un épais soubassement de pierre bleue réglée, à jours oblongs. Il ressemble en cela au château de l’abbaye du Val-Saint-Lambert. Les deux travées extérieures sont placées en très légère avancée. Il en est de même mais de manière plus prononcée pour les trois travées centrales. Les arêtes sont chaque fois limitées par des pilastres à refends. Au centre, nous voyons un troisième niveau s’élever en attique et soutenir un fronton-pignon orné des armes de Desoer. Les niveaux sont séparés par un cordon-larmier continu. Les baies sont joliment ornées de clés à coquille sur des linteaux surbaissés terminés par des volutes. La travée axiale est singularisée par ses portes en plein cintre limitées par un panneau de pierre bleue à refends. Il ne semble pas y avoir eu de balcon à l’étage ni de perron pour descendre vers l’étang. Les toitures sont en bâtière, à coyaux et croupes. Au centre, surgit un élégant clocheton. La face sud donne sur la cour d’accès. Elle est distribuée de la même manière que la précédente sauf l’absence de travées externes en avancée. Le corps central est ici précédé par une charmante véranda à petits-bois du XIXe siècle. L’angle sud-est a été abîmé par une annexe des années cinquante de quatre niveaux, sans doute inscrite à la place de la chapelle. Ensuite démarre les remises caractérisées par la suite de cinq arches en plein cintre et en pierre bleue. Elles ont été rebouchées. On voit ici une pierre armoriée de Barbe de Cavenne datée de 1754. L’abbaye de Solières, comprenant le logis abbatial, la ferme abbatiale, la tour-pigeonnier, le moulin à eau et les bornes, est classée comme monument et les alentours le sont comme site depuis le 18 décembre 1984. Cela met en exergue la beauté des édifices mais l’abandon du château et de ses abords, hormis la ferme, est très lamentable et montre qu’un classement ne résout rien. L’abbaye compte encore un parc de 2,79 ha. 8,5 ha sont aux mains des communes de Huy et Marchin qui les laissent en emphytéose à l’association « Le Château vert » qui soigne des personnes handicapées.
Visites interdites.
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Le château de l' abbaye de Solière (Ben Ahin) ( M TOUSSAINT)
08/08/2008 13:58
Solières, jadis dit Soliers, était à l’origine un des lieux dépendants de la seigneurie des Beaufort, avec Ahin, Lovegnée, Ben, Gives et Sarte. Il semble qu’en 1127 les trois fils d’Hugues de Beaufort, Lambert, Arnold (ou Arnulphe) et Henri, résolurent d’offrir un domaine pour ériger un monastère dépendant de l’Ordre de Saint-Augustin. Solières était alors au comté de Namur (ce que Liège a contesté entraînant la fameuse guerre de la Vache), mais a toujours dépendu du diocèse de Liège. Il s’agissait à l’origine d’une maison double, avec une communauté d’hommes et une autre de femmes. À partir de 1233 ou 1261 selon les auteurs, les religieuses quittèrent les augustiniens pour rejoindre l’Ordre de Cîteaux et il en fut ainsi jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Les auteurs ne s’attardent guère sur d’éventuelles péripéties historiques. Par contre, tous saluent la beauté de l’architecture actuelle mais aussi passée. Plusieurs édifices se superposèrent au fils du temps comme dans tous lieux de ce genre. Ce que nous voyons aujourd’hui sont les restes des constructions ordonnées par quatre abbesses majeures de ce site, à savoir Marie de Cassal (1648-1663) (› Vol. 1, p. 228 et Vol. 2, p. 230), Agnès de Sélys Fanson (°1639; 1663-1695), fille de Godefroid maître de forges à Dieupart (Aywaille) et d’Agnès Coenen, Barbe de Caverenne (1727-1765) et Catherine de Matagne (1765-1793).
L’abbaye connut vingt-huit abbesses bernardines. Les ventes révolutionnaires permirent à André Ackerman, citoyen de Namur, de prendre la direction du domaine. Ensuite, le bien entra dans les mains de Charles Desoer, receveur général du Département de l’Ourthe en 1807. Sa descendance garda le château abbatial durant tout le XIXe siècle et même au-delà, jusqu’au jour où Marguerite Desoer, fille de Joseph et d’Adèle (des barons) Wittert, ferma à jamais les yeux. C’était en 1929. Madame avait 81 ans. Elle avait épousé à l’abbaye le chevalier Gustave de Melotte de Lavaux (1850-1903), fils de Charles et de Firminie de Sauvage Vercour dont la mère était une Rosen. Cinq ans après la disparition de Marguerite, ses deux fils Adrien et Marcel (ce dernier devait mourir le 30 juillet 1934 à l’âge de 55 ans), décidèrent de vendre le contenu du château. Les vacations eurent lieu les 28, 29 et 30 mai 1934. Si nous citons cela, c’est pour signaler que, parmi les 359 lots, figurait au n° 104 un magnifique escalier liégeois en chêne sculpté des années 1740 qui aurait dû être considéré comme immeuble par destination. Il reste toutefois deux escaliers monumentaux dans le château. L’un d’eux est à double révolution comme à Floreffe et est de style Louis XVI. Ils sont classés comme le sont les décors anciens. Adrien de Mélotte de Lavaux mort en avril 1942 n’eut pas d’enfant de son mariage avec Marthe Philippart. Dès 1935, il avait vendu la totalité des édifices à la coopérative d’assurances du parti socialiste « La Prévoyance Sociale » qui était aussi propriétaire du château de Fallais. Elle installa à Solières, sous l’appellation « L’Heureux Abri », un préventorium pour adolescents et finit par y recevoir des orphelins. Ensuite, le bien passa sous le nom des « Propriétés sociales de Huy et environs » qui ont revendu le 8 juillet 1999 à M. J. M., de Saventhem. Ce dernier a créé une société dite « Ancienne Abbaye de Solières ».
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